Le 15 mai 2016, le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) en collaboration avec l’ONG Bel Avenir, ont lancé leur première campagne de lutte contre la fistule obstétricale.

À Madagascar, près de 50 000 femmes et filles souffrent de la maladie de la fistule obstétricale qui n’engendre pas seulement une souffrance physique, mais aussi une marginalisation sociale. L’objectif du FNUAP et du Ministère de la Santé Publique est de guérir les 25% de ce nombre d’ici 2025.

La fistule est une ouverture anormale dans la partie pelvi-génitale qui occasionne une incontinence urinaire et/ou fécale. Elle est généralement causée par un accouchement avec complications, long et sans intervention médicale appropriée et à temps. Dans plus de 90% des cas, le bébé ne survit pas.

La majorité des femmes atteinte de cette maladie vivent dans des zones très éloignées de la ville où non seulement la grossesse précoce sévit, mais il y manque encore des centres de santé pour les consultations pré et postnatales, ainsi que pour les accouchements.

Le projet est constitué de deux volets dont l’un se base sur la guérison directe des femmes, et l’autre se concentre sur la sensibilisation et la mobilisation sociale au niveau des communautés d’où l’intervention des jeunes de la fanfare Malagasy Marching Band et des percussionnistes de la Bloco Malagasy.

Le porte à porte pour l’identification des femmes fistuleuses, la sensibilisation pour les convaincre à se faire opérer, les soins aux centres de santé et le suivi des femmes guéries sont le processus mis en œuvre par l’ONG Bel Avenir pour atteindre l’objectif du premier volet. C’est au Centre Hospitalier Univertaire de Mitsinjo Betanimena et au Centre Hospitalier Régional de Tuléar que les femmes porteuses de fistule sont accueillies pour les soins.

Les femmes fistuleuses sont sensibilisées et prises en charge pour les soins et leur réinsertion sociale

Manintsy est une ancienne victime de la fistule obstétricale qui habite dans le village d’Analamary, à 10 km de la ville de Sakaraha. Elle a été repérée par un des techniciens d’appui de l’ONG. Manintsy a accouché à l’âge de 18 ans et cela a marqué sa vie car depuis cet accouchement qui ne s’est pas passé dans de bonnes conditions, elle est restée fistuleuse pendant deux ans.

Pour la famille, c’était une maladie incompréhensible, un effet de sorcellerie. Après beaucoup d’hésitation suite aux sensibilisations de Pierrot (un des techniciens d’appui), Manintsy a accepté de se faire soigner à l’hôpital. Une fois arrivée à Tuléar, elle s’est fait enregistrée sur la liste des patientes qui servira à un suivi personnalisé de l’ONG Bel Avenir, avant de se faire accompagner à l’hôpital.

Après trois jours d’hospitalisation, elle s’est fait opérer et est guérie de la fistule obstétricale. Quinze jours après son opération, marqués par des suivis pour s’assurer que tout s’est très bien passé, elle a pu quitter l’hôpital pour rejoindre sa famille à Analamary.

Quelques semaines après son retour, Manintsy a reçu la visite des responsables du suivi du projet de lutte contre la fistule obstétricale au village afin de s’assurer de son état de santé. Trois mois plus tard, elle a reçu des kits de cuisine et une aide financière pour l’aider à sa réinsertion sociale et à vivre comme tout le monde à travers une activité génératrice de revenus.

Soixante-sept autres femmes de la région du Sud ont été guéries de la fistule obstétricale en 2016 grâce à ce projet mis en place par le Fonds des Nations Unies pour la Population et mis en œuvre par Bel Avenir.

Le 21 avril 2017, la deuxième campagne de lutte contre la fistule obstétricale est lancée avec l’objectif de guérir 250 femmes. En la journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, la joie est de constater que 54 femmes sont déjà guéries depuis le lancement de la campagne 2017 jusqu’à ce jour. La fistule obstétricale, nous l’éliminerons ensemble!